Zoom sur l'épine calcanéenne
Dépister et diagnostiquer le syndrome de l'épine calcanéenne
L’épine calcanéenne est une pathologie fréquente et bénigne qui touche majoritairement la femme de plus de 40 ans. Cette pathologie est responsable de douleurs parfois intenses à l’appui, provoquant parfois une boiterie d’esquive, avec la sensation extrêmement désagréable « d’avoir un clou planté dans le talon ».
Cette pathologie touche aussi les coureurs de fond, comme par exemple les marathoniens ou les coureurs d’ultra-trail.
Cette pathologie est ni plus ni moins qu’une aponévrosite plantaire, due à des traumatismes répétés au niveau du talon, avec rétraction de l’aponévrose et phénomènes inflammatoires au niveau de son insertion calcanéenne.
Le diagnostic est aisé, on retrouve :
-à l’examen clinique une douleur élective à la palpation du talon, douleur qui peut irradier sur toute la plante du pied.
-à la radiographie du pied de profil une excroissance osseuse « enthésophyte », ressemblant à une épine de rose, aux bords bien acérés, homogènes, souvent bilatérale.
Les autres examens radiographiques sont inutiles au diagnostic.
Quels traitements proposer ?
1-Le premier traitement est le REPOS, et la décharge du membre initialement pour diminuer la composante inflammatoire.
L’arrêt des activités sportives est conseillé pendant 3 mois au moins. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est prescrit et permet dans la grande majorité des cas de faire céder les douleurs.
Enfin, des orthèses plantaires sont réalisées (semelles orthopédiques thermo-moulées), avec coussin amortisseur, et adapté à la morphologie statique du pied.
2-Une prise en charge kinésithérapique adaptée et physiothérapique avec massages transverses profonds et ultrasons donnent de très bons résultats, les ondes de choc sont réservées aux patients répondant mal aux traitements cités précédemment, ou désirant reprendre une activité sportive au plus vite (sportifs de haut niveau).
3-Les infiltrations de corticoïdes retard sont efficaces sur les douleurs aigües, et peuvent être répétées trois fois.
Elles se réalisent directement au cabinet.
4-Enfin le traitement chirurgical, reste une indication exceptionnelle, en cas d’échec du traitement médical bien conduit. Il consiste en une libération de l’aponévrose plantaire, avec excision des lésions kystiques et nécrotiques parfois associée à une neurolyse du nerf calcanéen.