Le névrome de Morton

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Introduction

Le névrome de Morton est une petite tumeur bénigne qui se développe au sein des cellules nerveuses du nerf interdigital plantaire du troisième espace intermétatarsien dans un espace appelé canal métatarsien, juste avant sa division pour donner les rameaux innervant les espaces interdigitaux.

La symptomatologie est dominée par des douleurs intenses entre et sous les orteils. Ces douleurs peuvent diffuser vers les orteils, et sont provoquées par la marche, la station debout prolongée, la pratique de sport de contact.
Un chaussage inadapté avec hyperappui antérieur favorise ces douleurs.

Cliniquement, la douleur à la palpation de l’espace intermétatarsien suffit à porter le diagnostic de névrome de Morton, mais votre chirurgien vous prescrira un bilan radiographique standard, et parfois une IRM pour compléter le bilan pré opératoire.
 

Traitement

Tout d’abord le traitement est médical, avec modification du chaussage, réalisation de semelles orthopédiques pour diminuer l’hyperappui antérieur, et infiltrations de corticoïdes in situ.
Il est possible que ce traitement médical suffise à soulager de façon durable vos douleurs, néanmoins, en cas d’échec avec persistance ou aggravation des symptômes, il vous sera proposé un traitement chirurgical pour neurolyse (décompression du nerf) ou neurectomie (destruction du nerf).
Cette intervention se déroule sous anesthésie locorégionale, en ambulatoire. Elle dure une quinzaine de minutes.
Les suites sont simples avec soin de pansement tous les deux jours par une infirmière à domicile jusqu'à cicatrisation complète, et un traitement antalgique adapté à vos douleurs. La reprise de l'appui est autorisée d'emblée.
Il n'est pas nécessaire de réaliser de kinésithérapie de rééducation particulière.
 

Objectifs et complications

L'objectif de cette intervention est de supprimer vos douleurs. En revanche, une petite perte de sensibilité dans la zone chirurgicale est souvent retrouvée. Elle ne gène en rien la marche ou la pratique sportive.

Il s'agit d'une intervention rapide et simple dont les complications sont limitées. On citera en plus des complications générales liées à l'anesthésie, et les complications thrombo-emboliques ;

  • la désunion cicatricielle qui est favorisée par le tabac, le diabète, les insuffisances vasculaires.
  • le névrome cicatriciel dans le cas d'une neurectomie, qui peut nécessiter une seconde intervention chirurgicale.
  • le syndrome algodystrophique qui nécessite une prise en charge médicale spécifique.
  • l'infection : comme dans toute intervention chirurgicale, le risque de contamination microbienne doit être évalué, la prise en charge d'une affection précoce ou tardive nécessite un lavage chirurgical et une antibiothérapie prolongée.
     

En bref

  • Hospitalisation Ambulatoire
  • Anesthésie Locale ou locorégionale
  • Arret de travail Entre 2 et 21 jours
  • Reprise du sport 3 semaines