La fracture de la cheville

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Introduction

Les fractures de la cheville sont fréquentes en traumatologie chez les patients ostéoporotiques, tout comme chez les sportifs avec traumatisme à haute énergie.

Elles surviennent dans les mécanismes appuyés avec torsions associées.
Les fractures malléolaires (de la malléole latérale, de la malléole médiale, ou encore bi malléolaires) constituent la grande majorité de ces fractures. Les luxations talo-crurales associées sont fréquentes.
 

Indications

Un bilan complet et systématique clinique, biologique et radiographique est réalisé en urgence.

A l’issue de ces examens, deux options thérapeutiques pourront être retenues

  •  le traitement orthopédique : avec simple réduction sous sédation courte, et immobilisation 6 semaines au moins.
  •  le traitement chirurgical : avec ostéosynthèse de la fracture par vissage, ou vissage-plaque, ou brochage et immobilisation. Le traitement chirurgical permet une consolidation anatomique et évite les consolidations en position vicieuse par déplacement secondaire sous plâtre par exemple.
     

Modalités

Une hospitalisation de 1 à 3 jours est en général nécessaire. L ‘intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale ou anesthésie locorégionale. Elle dure en général entre 30 et 60 minutes pour les fractures simples, parfois beaucoup plus dans les cas plus complexes.

Cette chirurgie est réalisée grâce à un/des court(s) abord(s) en regard du/des foyer(s) fracturaire(s), et sous contrôle radiographique peropératoire. La fracture est d’abord réduite en position anatomique, puis ostéosynthèsée avec vissage, vissage-plaque, ou brochage. La peau est suturée par des points séparés.
Une immobilisation plâtrée de 4 à 6 semaines est enfin réalisée avec décharge complète du membre. Le béquillage avec deux cannes est autorisé immédiatement. La sortie à domicile est ensuite autorisée.
 

Suites

Des soins de pansement sont réalisés tous les deux jours par une infirmière à domicile jusqu’à cicatrisation complète. Une héparinothérapie préventive est prescrite pendant la décharge totale du membre soient 6 semaines.

Les suites sont en général simples, avec mise au fauteuil le jour de l’intervention et décharge complète du membre opéré 4 à 6 semaines. La reprise de l’appui est ensuite réalisée, après contrôle radiographique, avec rééducation kinésithérapique pendant 6 semaines encore. Un arrêt de travail de 6 semaines à 3 mois est à prévoir. La reprise des activités sportives douces (vélo-natation) est débutée à 6 semaines, la course à 3 mois.

Une visite de contrôle post-opératoire à J7 pour contrôle cicatriciel, J45 avec radiographie de contrôle pour reprise de l’appui, et 3 mois sont nécessaires.
 

Objectifs

Obtenir une marche sans douleur, et sans boiterie, avec une bonne mobilité articulaire de la cheville.
La reprise de la conduite est autorisée à 12 semaines en post opératoire en général.
Des petites douleurs résiduelles, une hypoesthésie cutanée en regard de la cicatrice et un oedème de la cheville peuvent persister jusqu’à 6 mois après l’intervention.
 

Complications

Les complications bien que marginales doivent être évoquées lors de la consultation préopératoire :

  • Les complications liées à l’anesthésie
  • L’hématome : il s’agit d’une complication fréquente et bénigne, qui disparaît spontanément en quelques semaines.
  • La désunion cicatricielle : il s’agit d’une complication rare, mais qui nécessite une prise en charge chirurgicale sans délai. Pour cela, une attention et surveillance minutieuse est réalisée avec l’aide des infirmières à domicile.
  • Les complications thromboemboliques : phlébite et embolie pulmonaire, prévenues par une héparinothérapie préventive pendant la décharge du membre.
  • L’infection du dispositif d’ostéosynthèse, très rare, qui peut apparaître rapidement après l’intervention ou plus tardivement par contamination hématogène (germes bucco-dentaires, infection digestive, urinaire, pulmonaire). Dans ce cas, une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire sera proposée, avec lavage chirurgical et mise en place d’une antibiothérapie adaptée et prolongée.
  • Le débricollage du matériel : lors de l’ostéosynthèse, on observe à la radiographie la mauvaise tenue du matériel, avec nécessité de reprise chirurgicale.
  • Pseudarthrose : correspond à une mauvaise consolidation du trait de fracture malgré l’ostéosynthèse. Nécessite une reprise chirurgicale avec nouvelle ostéosynthèse et greffe osseuse.
  • Algoneurodystrophie : complication imprévisible avec persistance de phénomènes douloureux, malgré un traitement antalgique adapté. Ces douleurs cèdent spontanément entre 3 et 12 mois et nécessitent un traitement médical et rééducationnel spécifique.

En bref

  • Hospitalisation 1 à 3 jours
  • Anesthésie Générale ou rachi-anesthésie
  • Durée rééducation En moyenne 6 semaines, en ville
  • Reprise conduite automobile 6 semaines à 3 mois
  • Reprise du sport 3 mois